Un
rapport montre l'enseignement belge du doigt : trop
d'inégalités entre
établissements. Tous les
élèves n'ont donc pas les mêmes
chances de réussite.
EN BELGIQUE, une
école n'est pas l'autre. Cette information
n'est pas neuve, mais un rapport
réalisé par six universités
européennes vient de démontrer
combien les inégalités dans le
système scolaire belge sont
particulièrement fortes. Plus fortes que
dans d'autres pays d'Europe comme l'Irlande,
l'Espagne ou la Finlande.
Plusieurs
causes.
Pour mener à bien
cette volumineuse étude (200 pages, deux ans
de recherche), les experts se sont basés sur
29 "indicateurs" : la situation économique
du pays, les résultats scolaires des
élèves, l'argent consacré
à l'enseignement... Le résultat est
assez négatif pour l'enseignement belge. On
évoque les inégalités en
matière d'accès à
l'école, d'apprentissage des
matières, de résultats scolaires, de
traitement des élèves, de
carrière professionnelle... Autrement dit :
il y a des écoles plus favorisées que
d'autres; des élèves qui ont plus de
chance de réussir que d'autres,
etc.
Comment expliquer ces
différences ? Il existe plusieurs
raisons, explique Marc Demeuse
(Université de Liège), l'un des
auteurs de l'étude. Mais le
système scolaire belge basé sur le
principe des réseaux depuis 170 ans
(d'un côté l'enseignement "libre"
ou catholique, de l'autre "l'officiel") a
certainement favorisé ces
inégalités.
Le choix des
parents.
En Belgique, contrairement
à d'autres pays, la loi permet aux parents
de choisir librement une école pour leur
enfant. Les plus favorisés se tournent
souvent vers les écoles les plus
"cotées". D'où le
phénomène des écoles "ghettos"
dans lesquelles se retrouvent les
élèves qui 'nont pas cette chance. A
cela s'ajoute le fait que l'enseignement est une
matière gérée par les
Communautés flamande et française et
que les budgets consacrés à
l'enseignement sont assez
limités.
Quoi qu'il en soit, cette
nouvelle étude est une pièce de plus
à ajouter au vaste débat sur la
qualité de nos écoles. Des
écoles qui ont bien besoin qu'on leur
accorde l'attention qu'elles
méritent.
Hugues
Dorzée - Le Soir Junior n°
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Réaction
: Que faire en tant qu'enfant ?
Le grand problème,
je pense, de nos écoles, est principalement
la motivation. Ce manque d'entrain à
l'apprentissage forme un cercle infernal - un
enchainement de problèmes qui n'ont pas de
début ni de fin bien spécifique mais
qui s'encouragent mutuellement négativement.
Il concerne les enfants, les futurs enseignants,
les enseignants, le monde politique que je prends
dans un ordre chronologique d'âge mais
j'aurais pu commencer à l'envers, ou ....
Personne ne sait d'où part le
problème, tout le monde accuse le voisin.
Par exemple : l'enseignant non motivé
reproche une mauvaise formation quand il
était apprentis-enseignant - l'école
de futurs profs reproche la non motivation des
futurs enseignants qui arrivent à ces
études par échec dans d'autres
domaines - le monde politique reproche à
l'enseignement de coûter trop cher - les
enseignants reprochent au monde politique de ne pas
être financés correctement - les
enseignants reprochent aux enfants leur manque
d'intérêt pour leur cours - les
enfants reprochent aux enseignants de donner des
cours qui n'ont pas
d'intérêt......Soyons la goutte d'eau
qui remplira l'océan .....changeons "un
petit quelque chose, dans notre environnement
immédiat" et peut-être que petit
à petit le monde changera ???
Et toi, en tant
qu'enfant, que peux-tu faire ???
Tu pourrais
t'arrêter quelques instants et
réfléchir vraiment à
l'utilité de l'enseignement : que devient un
monde, une société, composée
en majorité d'illétrés (de
gens qui ne savent ni lire, ni écrire, ni
calculer) ??????? Tu pourrais aussi lire,
t'informer sur la façon de voir
l'école dans d'autres pays (et
particulièrement ceux où tous les
enfants n'ont pas la chance d'aller à
l'école). Tu pourrais encore rencontrer des
personnes plus âgées (grands-parents)
qui n'ont pas été à
l'école aussi longtemps que vous parce que
de leur temps on arrêtait l'école
après les primaires pour aller travailler.
Tu pourrais enfin, regarder autour de toi, d'un
oeil critique, et te demander quel est le pouvoir
réel et/ou la satisfaction de vie des
personnes qui t'entourent et comment ils ont
vécu leurs études.
Après ces petites
cogitations philosophiques sur la
société, soyons plus terre à
terre : Que deviendrais-tu, toi, si dans la
société de nos jours, tu ne savais ni
lire, ni écrire, ni calculer ???? Tu
pourrais évidemment vivre, gagner de
l'argent (au C.P.A.S., au chômage) tu
pourrais devenir voleur... Et si tous faisaient le
même choix, que deviendrait ta vie
quotidienne ????
Tu pourrais aussi
maintenant, faire un tableau avec tous les
avantages d'une éducation scolaire et tous
ses inconvénients. Fort de cette
réflexion, tu pourrais rassembler quelques
élèves de ta classe, de ton
école, qui désireraient
réfléchir avec toi. Dans ce tableau,
tu pourrais dans un premier temps, choisir
une attitude des élèves
à améliorer ou à changer, et
une attitude de prof à
améliorer ou à changer. Avec ce
projet de négociation, vous pourriez
demander à rencontrer le ou les professeurs
concernés , discuter avec eux de vos
réflexions et faire vos propositions. Si
vous arrivez à cette négociation - ne
fut-ce que si vous êtes écoutés
- et que vous respectez l'engagement que vous
avez pris, vous arriverez à
faire changer déjà le regard
de chacun sur les autres et peut-être
votre façon (prof et élèves)
de vivre les apprentissages en classe.
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