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Fiche 141.1. Rédiger une liste de mots dans le cadre scolaire

Eveil de sens
Découverte
Variations
Synthèse
Différenciation

Remarques

Compétences

Matériel

Plutôt que de dénigrer celui qui a une moins bonne orthographe ou de mettre en exergue les meilleurs, mettons en valeur les progrès faits par l'enfant. Par exemple, comparer une feuille écrite par l'enfant il y a un mois et pour le même enfant une feuille du jour qui a été mieux présentée, mieux orthographiée

Divers outils de référence en orthographe : dictionnaires (Robert, Larousse, ...), Eurêka, autres

Par la confrontation produire des démarches de référence pour écrire sans faute

Utiliser des outils de référence en orthographe

S'auto-évaluer, ajuster ses productions

Introduction 

Comme le jeune qui, désirant passer son permis de conduire, pourra en quelques leçons magistrales apprendre les règles de la conduite, mais devra passer des heures derrière un volant pour intégrer l'acte de conduire, l'apprenti en orthographe pourra en quelques activités "frontales" connaître les principales règles qui régissent le "savoir écrire sans faute" mais devra au jour le jour, en écrivant, intégrer l'art de l'orthographe

Avec l'arrivée des photocopieurs, des livres bon marché, et de l'accroissement des matières que l'enfant doit intégrer, l'élève écrit de moins en moins, réfléchit de plus en plus en tiroirs cloisonnés, ingurgite de plus en plus de matières prémâchées. Pourquoi attendre que l'enfant ait acquis l'orthographe pour le faire écrire. Laissons-le écrire pour qu'il apprenne l'orthographe !

En classe, multiples et variées sont les occasions où l'on doit, de manière tout à fait fonctionnelle, écrire des listes de mots :

Rédiger la liste du matériel nécessaire pour bien travailler pendant l'année scolaire, pour réaliser un bricolage, pour confectionner un gâteau, pour partir en classe-promenade, pour organiser une fête en classe, pour....

Rédiger la liste des rubriques pour créer des intercallaires afin d' organiser ses fardes, la liste des matières à étudier pour un bilan, la liste de villes où l'on pourrait organiser une excursion, la liste des métiers des parents que l'on pourrait inviter en classe pour une information sur les différentes professions,....

Différentes étapes de l'activité adoptant une stratégie socioconstructiviste

Activité

1. la motivation à l'apprentissage par la conscientisation des représentations personnelles et attentes de chacun par rapport au savoir

Le point de départ de ce type d'activité, tout en étant différent par sa raison d'être, sera semblable par son objectif. On pourrait avoir comme raison d'être :

- "Pour bien travailler pendant l'année vous aurez besoin du matériel suivant .." - dictée de l'adulte

- "Demain nous allons dans les bois à la recherche de champignons, que devons-nous penser à apporter ?" - par groupe, les enfants rédigent la liste du matériel nécessaire puis confrontent leurs résultats pour obtenir une liste commune à toute la classe.

- "Tu veux cuire des crêpes demain ? D'accord, écris-moi la liste du matériel et des ingrédients dont tu as besoin et qui ne se trouvent pas dans le coin cuisine ainsi je n'oublierai pas de te les apporter" - l'enfant rédige sa liste seul

- "Et si nous organisions une petite fête à l'occasion de la rentrée des classes, pour apprendre à mieux nous connaître ? Qui apporte quoi ?" - après une brève discussion, chaque enfant écris le(s) ingrédient(s) qu'il devra apporter

[...]

Par contre l'objectif sera toujours de faire prendre conscience aux enfants la représentation qu'ils ont chacun des mots qu'ils viennent d'écrire. Pour cela, rien de plus simple mais rien de plus compliqué que la confrontation des résultats. Simple parce que cela ne demande aucun matériel, aucune préparation à l'avance. Difficile par les interventions que l'adulte devra faire. Il lui faudra favoriser les interactions entre élèves sans se laisser aller à l'envie de corriger tout de suite, sans se donner comme référent absolu, sans s'énerver devant les erreurs commises "grosses comme des montagnes", sans jugement, .... Bref rester zen !

Par cette confrontation les enfants se rendent compte qu'ils n'ont pas tous la même représentation des différents mots : BRAVO

On peut profiter d'une occasion pour ouvrir un débat sur la nécessité d'avoir une bonne orthographe (voir fiches adulte - enfant)

2. l'apprentissage par la mise en place de savoir-être et savoir-faire et la confrontation des démarches

Le grand problème de l'orthographe est qu'il s'agit d'un code conventionnel qui a été établi - mais qui change encore chaque année - par un groupe de personnes que nous ne connaissons pas et sur lequel nous n'avons aucun pouvoir de décision ou de modification. Bref, nous devons nous plier à ce qui a été convenu au-delà de nous, présents ici dans cette classe. Cela n'a pas toujours été le cas. (cfr - anecdotes orthographiques dans les pages enfants)

Défi lancé : qui a raison pour chacun des mots ? Les enfants sont invités seuls ou par petits groupes de deux ou trois, à trouver l'orthographe correcte des différents mots. Laissons-les se débrouiller !

  • Certains enfants se lancent sur le dictionnaire
  • D'autres prennent l'Eurêka
  • D'autres (quand ils savent qu'ils peuvent circuler) vont demander à un plus grand, à un autre adulte, ...
  • Certains font des recoupements avec d'autres mots qu'ils connaissent
  • Certains s'organisent par groupe pour que chacun n'ait que deux ou trois mots à chercher
  • ...

Durant cette phase où l'enfant peut vite se décourager pour de multiples raisons - ne pas trouver le mot au dictionnaire, ne pas savoir utiliser l'eurêka, se dire que de toute façon ils sont nuls en orthographe et attendre que les autres aient trouvé,... - l'adulte servira de médiateur - faire exprimer la manière de rechercher au dictionnaire et proposer une piste pour réussir, montrer comment chercher ce mot dans l'eurêka et proposer de donner une leçon de découverte plus tard (attention noter la proposition et tenir la promesse), laisser celui qui se sent nul s'exprimer sur son mal-être, l'aider à trouver les limites de ce qu'il se sent capable de faire et accepter que cette fois il s'en tienne à cette limite (par exemple - d'accord, aujourd'hui, tu ne cherches pas, c'est toi qui recopieras la liste pour tout le monde et tu devras le faire sans faute mais demain, quand je donnerai une information à propos de l'eurêka, tu t'inscriras à l'activité !)

Quand l'orthographe de chacun des mots a été trouvée, une confrontation où chaque élève aura l'occasion d'exprimer ses démarches sera indispensable. Pendant l'activité, sans le dire, les enfants ont observé ceux qui arrivaient rapidement à bien orthographier les mots. Le fait de ne pas pénaliser, donc de ne pas culpabiliser, ceux qui y arrivaient plus difficilement ou pas du tout, donnera à ces enfants l'envie d'écouter, peut-être même de partager leurs difficultés.

3. L'intégration des savoirs par l'expression

Ensemble, les enfants pourront mettre aux points différentes stratégies permettant de trouver la bonne orthographe d'un mot :

  • demander à quelqu'un qui sait (adulte ou enfant)
  • chercher dans l'Eurêka
  • chercher dans la liste du Vocabulaire Orthographique de Base
  • chercher dans le dictionnaire
  • orthographier par regroupement de familles de mots
  • orthographier par recoupement avec d'autres mots ayant la même difficulté orthographique
  • ....

Ces différentes méthodes peuvent être le sujet d'un panneau que l'on affiche aux murs de la classe.

4. L'évaluation de l'activité

Enfin, terminer l'activité en demandant aux élèves d'exprimer leurs difficultés par rapport aux méthodes proposées. Pour que cette évaluation ne reste pas vaine, il est bon de planifier dans les jours qui suivent, d'autres activités permettant aux enfants en difficulté de résoudre leur(s) problème(s) spécifique(s). Ce sera peut-être l'occasion de choisir avec eux, le jour et l'heure de l'activité, et même d'aborder la différenciation en permettant à ceux qui n'ont pas eu de difficultés de vivre une autre activité qu'ils pourraient réaliser seuls (exemples : fiche d'exercices de fixation, réalisation du panneau, défi orthographique : "Qui saura du premier coup réécrire tous ces mots sans faute ?", recopier tous les mots correctement afin de réaliser par photocopie un référentiel pour chacun, ...)

Des prolongements possibles : apprendre à utiliser les différents outils de référence en orthographe (Eurêka, dictionnaire, V.O.B), construire des référentiels de mots que l'on utilise souvent en classe et auxquels on ne doit plus faire de faute, apprendre comment apprendre à écrire des mots sans faute (mémoriser), de temps en temps faire un défi orthographique : "Qui arrivera à écrire tous les mots du référentiel en faisant moins de faute que la fois précédente ?", exposer dans un coin de la classe une photocopie des feuilles les mieux présentées et copiées sans faute (ou avec le moins de faute),

- mise à jour le1 janvier 2005 -
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