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Faut-il parler de la guerre en classe ?

A mon avis :.....

Oui, si on accueille un réfugié dans sa classe et si celui-ci accepte d'en parler (parfois certaines blessures sont si profondes ou encore si vives qu'il est impossible de les traduire en mots - en plus pour des "étrangers" )

Oui, si un enfant arrive en classe bouleversé par ce qu'il a entendu autour de lui ou des médias. Il lui sera impossible d'aborder des cours "normaux" sans avoir d'abord exprimé ses sentiments. Pourquoi pas en profiter alors pour demander le ressenti de ceux qui désirent l'exprimer. (en laissant toujours la possibilité de rester en dehors pour ceux qui le désirent)

Oui, dans le cadre du cours d'histoire/actualité comme n'importe quel autre fait d'actualité : en l'abordant de manière la plus objective possible, avec le plus d'informations variées possible, sans prendre parti (du moins pour le prof)

Non, si cela risque de traumatiser ou de blesser ne fut-ce qu'un seul enfant de la classe.

Mais pour moi, indépendamment du fait de parler ou non de la guerre en classe, il est fondamental de se battre contre la guerre. A l'échelle de ma classe, dans mon école, dans mon village, la seule bataille que je puisse mener contre la guerre - en gardant les pieds sur terre - est de défendre dans mon entourage direct les droits de l'homme, l'importance de la communication, l'apprentissage de la gestion positive des conflits, l'implication citoyenne dans la vie de l'école où l'on construit ensemble une démocratie. Ceci est mon choix politique à travers mon choix pédagogique de vivre la classe à gestion participative !

 

Réflexion - Pratique de classe

Réflexion.

 Vivre la classe à gestion participative est un choix qui peut être étiqueté de "politique" en ce sens qu'il tend à vivre la démocratie à l'école dans le but à long terme de permettre à chaque enfant de devenir des citoyens dynamiques et ... compétents (puisque le but à court terme est de construire des savoirs).

Je voudrais d'abord clarifier les concepts que je mets derrière certains termes utilisés ci-avant qui, étant couramment usités dans toutes sortes de discours mais jamais clarifiés, amènent des discussions plus ou moins nébuleuses.

Politique : tout ce qui est relatif à l'organisation , à la gestion et à l'exercice des pouvoirs.

Démocratie : forme de gestion de la vie sociale où sont répartis les pouvoirs et parallèlement mis en place différents types d'autorités. (extrait à lire sur les différents types d'autorité).

Citoyen : être responsable de soi-même dans la vie en général et dans la vie en groupe en particulier et engagé (c'est-à-dire capable d'initiatives, de prises de position, et d'assumer ses engagements)

Compétent : qui est conscient de ses compétences et qui manifeste l'envie de les mettre en oeuvre

Choisir de vivre la classe à gestion participative est aussi pour le prof une option philosophique en ce sens qu'elle est mise en place par une observation scientifique des "êtres, des principes et des causes" qui règlent la vie de la classe.

 Revenons à nos moutons ! Donc, même si dans ma classe rarement nous ne nous permettons de nous mettre à la place de..., de critiquer ou d'encenser, les pouvoirs politiques en place que ce soit à l'échelon régional, national ou international, nous vivons chaque jour à chaque minute des engagements politiques à travers les activités de classe (forum, conseil d'école, ateliers...évidemment mais aussi leçons/matières, évaluation, ...). J'ai fait ce choix le jour où je me suis rendu compte que la démocratie et l'engagement citoyen n'est pas quelque chose qui s'apprend (quelle que soit la qualité de l'activité vécue) mais quelque chose qui se vit, qui se construit, qui évolue, qui s'évalue minute après minute dans la classe et qui plus tard à ce seul prix pourra être transférer dans la vie citoyenne d'une nation.

Même si dans ma classe rarement nous ne nous permettons de nous mettre à la place de..., de critiquer ou d'encenser, les pouvoirs politiques en place que ce soit à l'échelon régional, national ou international, il m'est arrivé :

* dans le cadre de la rencontre de Seattle notamment, d'organiser, après une prise d'informations, un grand débat où les élèves, par groupes, étaient chargés de représenter une nation (et donc d'adopter et de défendre leurs positions). Lors de l'évaluation qui a suivi ce débat, mes élèves m'ont dit mieux se rendre compte de la complexité des échanges et des difficultés d'arriver à une collaboration (qui a d'ailleurs été impossible). Ils m'ont également dit leur malaise dans un débat où se cotoyaient des arguments sociaux et fondamentaux (la vie sur terre) face à des arguments de poids que sont les pouvoirs économiques et politiques.

* dans le cadre des élections communales où pour la seconde fois se présentait dans notre commune, une liste FN, d'organiser un débat où la classe étant arbitrairement partagée en deux, les uns devaient défendre le bien-fondé de la liste, les autres devaient en argumenter le côté néfaste. Mes élèves m'ont exprimé la difficulté de départager à coups d'arguments le bien ou le mal-fondé de l'extrême-droite. Ils ont cloturé en constatant que seuls un choix de valeurs à défendre et une cohérence par rapport à ces choix dans sa vie de tous les jours aurait le pouvoir de faire pencher la balance. Le tout est de bien réfléchir aux valeurs que l'on veut défendre !

 

 

Pratique de la classe.

CCE - conseil d'école - forum - ateliers - activités matières - évaluation

Ci-dessus, l'ensemble des activités vécues en classe comme des apprentissages à la vie citoyenne (classées de la plus évidente à l'activité où on pourrait se demander comment la vivre de manière citoyenne). Clique sur celle(s) qui t'intéresse(nt) pour en savoir plus.

Bon voyage ! Si tu veux en savoir plus, tu peux nous écrire

 

 

Mise à jour le 15 novembre 2003
Toutes les pages de ce site sont reproductibles avec mention des références - merci - Michèle Visart