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"Tout individu peut se révéler tantôt bête, tantôt intelligent [...] L'enfant ne peut se révéler capable que sous certaines conditions [...] "Ewald Velz" Ces affirmations extraites de "Démocratiser pour réussir" chacun d'entre nous, s'il a déjà eu une classe, côtoyé des enfants, s'en est déjà rendu compte. Pourquoi un tel enfant, nul en math avec ce prof-là, devient le meilleur l'année suivante avec un autre prof ? Pourquoi un enfant, qui à la maison savait réciter sa leçon par coeur, échoue à son contrôle en classe ? Pourquoi cet enfant qui réussissait hier, en exercices, cet item, échoue lamentablement à la même question posée en examen ?...

Trop souvent , l'évaluation sert à réduire l'enfant à un profil de notes, d'objectifs, couchés sur du papier. Dans le meilleur des cas, on compare les performances de l'enfant à un "ensemble de compétences minimales" type établi et on le déclare apte ou inapte aux études. De ce fait, dès les études fondamentales, on écarte et exclut ceux qui n'arrivent pas à atteindre "les compétences minimales requises" quelles que soient les compétences réelles des rejetés. D'autre part, on encourage aux études intellectuelles certains qui, par conformisme, par éducation, par intelligence aussi, arrivent à fournir les preuves d'une compétence à trouver les réponses que veut l'enseignant. L'arbitraire du diplôme acquis leur ternira cependant l'enthousiasme de l'apprentissage.

Cependant, l'évaluation, dans tout projet, et d'autant plus dans le projet d'apprentissage, est une étape de conscientisation indispensable à une évolution future. Celui qui ne prend pas conscience de ses acquis, de ses limites, de ses possibilités, ne pourra entreprendre de projets. Ou s'il s'y lance, la plupart du temps, ce projet se soldera par un échec ( heureusement pour certains, il existe le facteur "chance").

J'aime l'imagerie d'E. Velz quand il raconte l'histoire de ce capitaine devant traverser un cap dangereux en pleine tempête. S'il arrive de l'autre côté, il sera content d'avoir réussi, mais sera incapable d'assurer un nouveau passage : L'urgence l'aura empêché de "conscientiser" les manoeuvres à faire. Ainsi, les enfants ne prenant pas part active dans le processus d'évaluation, resteront, comme ce capitaine, passifs face aux écueils de l'école et peut-être même de la vie...

Dans la classe participative, il existe trois types d'évaluations : l'évaluation formative, l'évaluation formatrice et l'évaluation certificative.

L'évaluation formative est une étape du processus d'apprentissage. Grâce à cette évaluation, l'enseignant, l'enfant, les parents, peuvent se rendre compte des forces et des faiblesses de l'enfant et l'aider à combler ses lacunes ou à dépasser ses acquis. Il est important que l'enfant ait une part active à cette évaluation : Il peut montrer ce qu'il connaît spontanément ou lors d'une activité de rédaction de synthèse , il peut choisir le moment et le contenu de l'évaluation que l'enseignant va préparer pour lui, il peut choisir la manière de prouver ses acquis...

L'évaluation formatrice est celle qui fait partie intégrante du processus d'apprentissage et n'en est pas seulement une étape. Ainsi, l'enfant qui établit lui-même les objectifs évalués ( par exemple "Comment évaluer un exposé ?" , "Comment évaluer un texte ?" ... ) prend conscience de la construction d'un exposé, d'un texte, et donc est à ce moment en phase d'apprentissage.